Millie CHEN

Vivant dans une forêt de la péninsule du Niagara, je suis saisie d’humilité en réalisant que cette terre ne nous appartient pas. Elle a été habitée bien avant que nous n’y arrivions, continue d’être profondément occupée par la vie non-humaine et continuera de l’être après notre disparition. Dans mon effort pour rendre compte de cet environnement impressionnant, j’ai photographié trois paysages verticaux figurant des chênes, dont le plus ancien de cette langue de terre que nous appelons chez nous. J’ai planté mes pieds dans la terre et documenté ce qui m’entoure, arquant ma perspective du sol de la forêt au sommet des arbres. Chaque verticale est ancrée à la chaussure de femmes qui ont traversé cette région, moi incluse. Un aperçu de l’histoire humaine éphémère qui imprègne cette géographie modifie notre lecture du paysage.

Remerciements :
J’aimerais souligner que la terre dépeinte dans ces photographies est le territoire traditionnel des peuples Neutres et Iroquois. Merci à Warren Quigley de m’avoir tant appris sur les arbres, la flore et la faune au cours de ces vingt dernières années de vie commune dans une forêt carolinienne.