Jocelyne ALLOUCHERIE

Mon quartier ne me semble pas très attirant pour le regard. Un amas d’immeubles commerciaux des années 50, bas mais étendus et, tout juste devant l’atelier, une construction style science-fiction des années 70. Le tout est traversé par une voie ferrée pour des convois de conteneurs qui se dirigent vers le port. Quand je déambule dans ces rues, je regarde surtout vers le ciel. Pendant des années j’ai fait une collection, restée privée, de nuages. Jusqu’à ce que mes dernières visions deviennent des sortes de mirages entremêlant leurs reflets entre ciel et terre quand ces nuées se réfléchissent sur de vieilles fenêtres. Un écart très grand s’inscrit entre les photos de 1995 et les captures numériques de maintenant. Mais l’image, l’image de ce ciel toujours en mouvance où se résolvent en douceur contrastes et différences, quel que soit son moment de saisie, résiste à s’effacer.