Jana STERBAK

AWAY, 2020

Le Projet

Pendant l’épidémie Covid-19, j’ai eu la chance de pouvoir m’échapper vers une cabane en rondins aux alentours du Bic, un petit village de la région pittoresque de l’estuaire du Saint-Laurent, où le fleuve ne se distingue plus de l’Atlantique. Pendant les deux mois de notre isolement, nous avons été témoins du passage spectaculaire de trois saisons, des violentes tempêtes de neige balayant le fleuve, jusqu’à la première vague de chaleur de l’été quelques jours seulement avant la fin de notre séjour. La région est appréciée pour son parc naturel fait de nombreuses petites îles montagneuses mais il est plus connu de la plupart des Québécois pour son délicat mets local : le crabe des neiges. Son arrivée dans les premières semaines d’avril est une occasion bien établie de festins et de fêtes. Il marque l’annonce officielle du printemps pour beaucoup de citadins du Québec.

Le phare de Pointe-au-Père, construit en 1909, est le deuxième plus haut du Canada. Cette remarquable structure a été rendue populaire grâce à un tableau de 1929 d’un peintre du Groupe des Sept, Lawren Harris.

Pointe-au-Père doit son nom au père jésuite Henri Nouvel qui y est arrivé en canoë depuis la rive nord en compagnie d’Amérindiens chasseurs d’orignal. Le Père Nouvel a marqué cette occasion en célébrant la première messe catholique de la région le 8 décembre 1663.