Mark LEWIS

WINTER, 2020

Le Projet

Un de mes tableaux préférés à la National Gallery de Londres est A Winter Scene with Skaters near a Castle d’Avercamp, une petite peinture circulaire parfaite figurant la neige et la glace, le patinage et autres plaisirs rendus possible par le temps hivernal pendant le « petit âge de glace ». J’adore ce tableau. J’ai même réalisé un film à la National Gallery où il apparaît. En regardant cette toile aujourd’hui, il est difficile de ne pas penser aux feux de forêt, à la colonisation européenne ainsi qu’à la mort de plus de cinquante millions d’habitants autochtones des Amériques, à la manière dont les plaisirs innocents dépeints dans ce chef d’œuvre d’Avercamp ont partie liée avec les désastres qui se sont abattus sur les Indiens après leur rencontre fatidique avec les Européens. Il ne s’agit pas de rabaisser ces magnifiques vues de la sublime ingéniosité de l’hiver qui sculpte, grâce à la glace et la neige, une nouvelle forme extraordinaire de clair-obscur. La neige recouvre la réalité d’une fraîche couche d’étrangeté, ai-je lu quelque part. L’hiver est mystérieux et ses représentations peuvent être époustouflantes. Mais toute cette mort engendrée par la colonisation européenne des Amériques, c’est une pensée qu’il est difficile d’écarter.