Isabelle HAYEUR

VIE NUE, 2020

Le Projet

Pendant la pandémie, le journal français lundimatin, un site d’information et d’analyse politique, philosophique et sociologique, nourrit mes réflexions. Je lis notamment les textes du philosophe Giorgio Agamben et des auteurs qui le commentent. Je réfléchis à ce que nous sommes en train de vivre, à ce confinement que l’on nous impose et aux mesures improvisées prises par nos gouvernements. Je retiens les notions de « biopolitique », « vie nue », « société de contrôle » et « état d’exception ». Réelle et manipulée, cette pandémie devient le prétexte idéal pour mettre en place des mesures de contrôle supplémentaires. Dans le silence et l’isolement, j’observe, impuissante, les transformations causées par cette crise sur nos sociétés. Nos vies semblent se rétrécir, nous devenons des corps administrés, des organismes biologiques potentiellement dangereux. L’état d’urgence est entré inconsciemment en chacun de nous, captifs d’une peur relayée et entretenue par nos réseaux d’informations. Mesures volontaires, surveillance, réprimandes, délations entre voisins… Les citoyens dociles agissent contre ce qu’il leur reste de droits. « Nous comme menace ultime ? »1

[1] « Le coronavirus et l’état d’exception en chacun », lundimatin #232, 4 mars 2020, https://lundi.am/Le-coronavirus-et-l-etat-d-exception-en-chacun.